
Hier en commission, l’article 5 de la loi Duplomb qui visait à favoriser le déploiement des mégabassines, a été supprimé notamment grâce aux soutiens de la France Insoumise et des autres partis du NFP.
Une maigre victoire car la proposition de loi portée par notre sénateur altiligérien Laurent Duplomb suscite de vives inquiétudes chez les scientifiques et les défenseurs de l’environnement risquant de mettre du plomb dans l’aile de la protection de l’environnement !
Voici ses principaux enjeux, ses impacts sanitaires et environnementaux, ainsi que les réactions qu’elle provoque.
Principales dispositions du projet de loi Duplomb

- Réautorisation des néonicotinoïdes : Trois pesticides interdits depuis 2016 (acétamipride, flupyradifurone, sulfoxaflor), qualifiés de « tueurs d’abeilles », pourraient être réintroduits pour des cultures comme la betterave ou la noisette, malgré leur toxicité avérée pour les pollinisateurs.
- Affaiblissement de l’Anses : L’agence sanitaire devra informer les ministères de tutelle (Agriculture, Santé) avant de publier ses avis, risquant des pressions politiques. Un Conseil d’orientation pour la protection des cultures, dominé par des représentants de l’industrie agrochimique (55%) et des syndicats agricoles (30%), définira les priorités d’évaluation des pesticides.
- Modification des procédures d’évaluation : Les études indépendantes sur les effets chroniques et les cocktails de pesticides resteraient marginalisées, contrairement aux données fournies par les industriels.
Impacts sanitaires et environnementaux :
- Maladies professionnelles : L’exposition aux pesticides augmente les risques de lymphomes, cancer de la prostate, maladie de Parkinson et troubles cognitifs notamment chez les premiers concernés, les agriculteurs eux-mêmes. Merci M Duplomb pour la défense de votre profession !
- Contamination généralisée : 97% des points de contrôle de l’eau en France présentent des résidus de pesticides, avec des dépassements des normes dans 20% des cas.
- Effondrement des pollinisateurs : Les néonicotinoïdes réautorisés sont impliqués dans le déclin des abeilles, avec des impacts en cascade sur la biodiversité et l’agriculture.
Opposition scientifique et juridique
- 1 279 médecins et chercheurs dénoncent dans une lettre ouverte un « mépris des exigences sanitaires » et une « trumpisation des institutions »
- Contexte réglementaire : La France a déjà été condamnée en 2023 par le Conseil d’État pour carence fautive dans l’évaluation des pesticides, notamment sur l’effet cocktail. Le règlement européen 1107/2009, qui impose ces analyses, reste incomplètement appliqué.
En bref, ce projet de loi cristallise un conflit entre logique productiviste et protection sanitaire, avec un risque majeur de captation réglementaire par les intérêts agro-industriels. Les alternatives promues par les scientifiques (médecine préventive, transparence des épandages, expertise indépendante) restent ignorées dans le texte.
Un Laulau aux multiples casquettes :
Probables conflits d’intérêts

Le cumul de responsabilités de Laurent Duplomb dans des instances agricoles, économiques et politiques soulève la question de conflits d’intérêts, notamment :
- Lien direct avec la filière agro-industrielle : Ses anciens postes de président régional du groupe laitier Sodiaal (coopérative majeure du secteur laitier français) et de membre du conseil de surveillance de Candia le place au cœur des enjeux économiques de l’agro-industrie.
- Influence sur la législation au profit de ses pairs : Son rôle de rapporteur et d’auteur de lois favorables à la réduction des normes environnementales, alors qu’il est lui-même exploitant agricole, peut être perçu comme une défense d’intérêts particuliers plutôt que de l’intérêt général.
- Proximité avec les syndicats agricoles : Son passé de président de la FDSEA et de la chambre d’agriculture, organisations traditionnellement proches du lobby agricole, renforce l’impression d’une porosité entre ses fonctions politiques et ses intérêts professionnels.
- Remise en cause de l’indépendance sanitaire : La proposition de loi Duplomb visant à réduire l’autonomie de l’Anses a été dénoncée par des scientifiques et le comité de déontologie de l’agence comme une porte ouverte à l’influence des industriels sur les décisions sanitaires, ce qui constitue un risque éthique majeur.
En conclusion :
Laurent Duplomb et son projet de loi incarnent la défense d’un modèle agricole destructeur, au service des lobbies de l’agro-industrie, au détriment de la santé publique, de la biodiversité et de la souveraineté alimentaire. LFI appelle à rejeter ce texte et à engager une véritable transition agroécologique, seule voie pour garantir un avenir sain, juste et durable à l’agriculture française et à la société tout entière.
Pour aller plus loin :
- Livret thématique de La France Insoumise « Agriculture et Alimentation » : https://programme.lafranceinsoumise.fr/livrets/agriculture-et-alimentation/
- Reporterre : https://reporterre.net/Pesticides-comment-la-loi-Duplomb-menace-notre-sante
- Médecin du monde : https://www.medecinsdumonde.org/press_release/medecins-et-scientifiques-alertent-sur-les-dangers-de-la-proposition-de-loi-duplomb-et-demandent-un-renforcement-de-lexpertise-independante-sur-les-pesticides/
- Inserm : Rapport de 2021 « Pesticides et santé – Nouvelles données » : https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/
- Zoomdici : https://www.zoomdici.fr/actualite/laurent-duplomb-lagriculture-et-les-pesticides
habillé pour l hiver le Duplomb
bravo monsieur le juste