Hier, l’Assemblée nationale devait débattre du projet de loi Duplomb. Finalement, les parlementaires du centre, de la droite et de l’extrême droite ont rejeté le texte grâce à une motion déposée par leurs groupes. Ce rejet permet d’envoyer le projet directement en commission mixte paritaire, où la droite détient la majorité. La FNSEA s’en réjouit ouvertement.

La démocratie muselée

Ce rejet s’explique par le dépôt de 3 500 amendements. Les deux tiers de ces amendements venaient de la gauche, principalement des Écologistes et de La France insoumise. Plus précisément, les Écologistes ont déposé 1 500 amendements et les Insoumis, 800. Les autres groupes parlementaires, dont des partisans au texte, ont proposé le reste. Face à ce que les partisans du texte qualifient d’« obstruction parlementaire », Les Républicains ont choisi la motion de rejet. Cette stratégie vise à contourner le débat démocratique et à accélérer l’adoption du texte, sans discussion en séance publique. Beaucoup y voient un « 49.3 déguisé ».

En conséquence, le débat public disparaît. Le texte risque d’être adopté dans sa version initiale, la plus contestée. Plusieurs mesures polémiques pourraient entrer dans la loi, comme la légalisation des méga-bassines ou la réintroduction des néonicotinoïdes. En revanche, le texte ne dit rien sur les revenus des agriculteurs ou sur le libre-marché.

Il y a urgence !

Face à cette situation, La France Insoumise a annoncé le dépôt d’une motion de censure. Il devient urgent de mobiliser les citoyens pour défendre la santé de tous, en particulier celle des agriculteurs. Comme l’a rappelé Aurélie Trouvé, présidente de la commission des Affaires économiques (LFI), « combattre la loi Duplomb, c’est tenter d’empêcher les agriculteurs d’attraper des cancers à cause des pesticides ». Lors de la séance, les députés Insoumis ont brandi des pancartes affichant les prénoms de travailleurs agricoles et industriels atteints de maladies liées aux produits phytosanitaires.

Dans ce contexte, Greenpeace France dénonce « un coup de force anti-démocratique et anti-écologique ». De son côté, la FNSEA, qui avait organisé un mouvement de soutien, salue « la responsabilité des députés ». Le syndicat agricole demande désormais au gouvernement d’annoncer rapidement la date de la commission mixte paritaire.

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