Ce samedi 8 mars, date de la journée des droits de la femme, les syndicats FO et CGT de l’hôpital de BRIOUDE avait judicieusement choisi cette date pour appeler les personnels et la population à résister aux menaces de fermetures qui pèsent sur le centre périnatal et le centre de planification de l’hôpital de BRIOUDE.


Près de 300 personnes ont répondu à cet appel.


Dans une prise de parole commune les 2 syndicats ont rappelé que ce centre, le premier en France, avait fait suite à la fermeture de la maternité de BRIOUDE en 1998 et que son fonctionnement est assuré par l’hôpital d’ISSOIRE (situé à 30km). Aujourd’hui il n’est plus financé malgré une forte demande et il est donc menacé dans son activité même puisqu’on veut réduire son ouverture à 2 jours ½ par semaine.


« Les économies, sans cesse demandées par l’ARS, poussent les directions à détruire le service rendu à
la population et détruisent le service public. »


Et les syndicats d’expliquer que les 18 Milliards de déficit de la Sécurité Sociale sont à mettre en rapport avec les 80 Milliards d’exonérations de charges dont bénéficient les entreprises. Ils poursuivent en indiquant que le refus du patronat et du gouvernement d’augmenter les recettes creusent les déficits, et de conclure en exigeant le financement du centre afin de poursuivre son activité.

La France Insoumise, qui avait appelé à se joindre à ce rassemblement, soutient totalement ces revendications.

Le budget d’austérité MACRON/BAYROU/WAUQUIEZ du PLFSS (projet de loi de finance de la Sécurité sociale) est un budget de recul social. Il n’a pu passer que grâce au vote de non-censure du Parti Socialiste et du RN et du député PCF CHASSAIGNE local de l’étape. Il a aujourd’hui des conséquences pratiques.


La Haute-Loire s’est vue privée de la quasi-totalité de ses maternités, puisqu’il n’en existe plus qu’une au PUY en VELAY soit à 60 km. La justification de ces fermetures était la supposée « mise en danger » des femmes accueillies dans des structures qui n’auraient pas pratiqué assez d’actes.


C’est sous le gouvernement de cohabitation en 1998 qu’a eu lieu la fermeture de la maternité de BRIOUDE comme de très nombreuses autres.


Aujourd’hui on en mesure les résultats concrets : Selon l’INSEE, la mortalité infantile a atteint le taux de 4,1 en 2024 en France. Il s’agit du taux de mortalité infantile le plus élevé depuis plusieurs années.


Depuis 1975, 3 maternités sur 4 ont fermé. Or le taux de mortalité double quand les femmes vivent à plus de 45 minutes de la maternité. En 2000, la France figurait encore parmi les trois pays européens affichant le plus faible taux de mortalité infantile. Plus de vingt ans plus tard, elle se situe au 23ᵉ rang, entre la Pologne et la Bulgarie. Aujourd’hui, 4,1 bébés sur 1 000 naissances ne survivent pas à leur première année de vie. Autres conséquences : la surcharge pour les structures existantes. (*)


La responsabilité de ceux qui n’ont pas voté la censure et de ce fait laissé passer le budget BAYROU est historique. Les annonces guerrières de MACRON annonçant son intention de rentrer dans une économie de guerre ne feront qu’aggraver le problème.

Lorsque François HOLLANDE acquiesce à l’effort de guerre (il le souhaiterait partagé entre les pauvres et les riches), il se rend complice de la poursuite de cette politique. Lorsque Laurent WAUQUIEZ adresse aux citoyens altiligériens co-signée par le député VIGIER une lettre le 25 février et écrit : « La région a toujours été présente et impliquée, par exemple en finançant notre hôpital de Brioude… », il occulte son soutien au budget BAYROU et à ses conséquences.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Les centaines de personnes venues manifester leur colère samedi, les milliers qui résistent dans tout le pays contre la fermeture des services publics, ceux qui se rendront samedi 15 mars au Ministère de l’Education nationale pour refuser les fermetures de poste des d’enseignants, ne sont pas disposés à vouloir se faire tondre la laine sur le dos.


Ce n’est pas de production d’armes, de perspectives guerrières dont a besoin la population, mais de services publics.


(*) Les chiffres sont tirés de l’ouvrage des journalistes Anthony Cortes et Sébastien Leurquin,
auteurs du livre « 4,1 : le scandale des accouchements en France. »

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