Le 31 mars, le ministère de la justice a édité son dernier rapport mensuel sur les statistiques de la population détenue et écrouée. La maison d’arrêt ponote détient un bien triste record…

Une prison chargée d’histoire au cœur du Puy-en-Velay

Édifiée il y a 128 ans, la prison du Puy-en-Velay est un établissement historique. Elle accueille théoriquement des personnes prévenues en détention provisoire ainsi que des condamnés dont la peine ou le reliquat de peine n’excède pas deux ans. Composée de 34 cellules pour une capacité de 31 places, elle dispose d’équipements tels qu’une chapelle à la charpente de type Gustave Eiffel, inscrite aux Monuments Historiques, une salle de musculation et une salle de classe.

Une surpopulation carcérale alarmante

Taux d’occupation record : En mars 2025, la maison d’arrêt du Puy-en-Velay affichait un taux d’occupation de 248,4 %, avec 77 détenus pour les 31 places. Elle se place en tête des établissements les plus surpeuplés de France métropolitaine.

Évolution préoccupante : La densité carcérale a connu une augmentation significative, passant de 158 % en mars 2024 à 200 % en janvier 2025, pour atteindre 248,4 % en mars 2025.

Conséquences sur les conditions de détention : Les détenus se retrouvent à trois par cellule, ce qui engendre des conditions de vie dégradées et complique le travail des agents pénitentiaires.

Incidents liés à la surpopulation : Des incidents ont été rapportés ces derniers mois, notamment la découverte d’objets interdits tels que des téléphones portables, des armes artisanales et des stupéfiants, mettant en danger la sécurité des détenus et du personnel.

Personnel qui craque : mal travail et souffrance au travail, de nombreuses fois ces derniers mois les brigadiers-chefs, les personnels administratifs et les surveillants se sont retrouvés seuls, sans hiérarchie. En effet l’absentéisme a été de 100% au niveau des officiers et de la direction.

Vétusté des locaux : L’année dernière, le syndicat FO Justice de la Maison d’Arrêt du Puy dénonçait la dégradation du bâti. Elle signalait que les vestiaires du personnel était inondé depuis des mois. Cette situation conduisait à des risques sanitaires et d’accident au travail.

Au niveau national

Les établissements pénitentiaires français, insalubres et surpeuplés, font l’objet de rapports alarmants et de condamnations régulières par la Cour européenne des droits de l’homme. Celle-ci souligne l’indignité des conditions « inhumaines et dégradantes » d’incarcération. La cause de ce surpeuplement est connue : deux décennies d’une politique pénale répressive inique, inepte, irrationnelle, qui méconnaît la délinquance et ses racines, avant tout sociales. En miroir, les infractions en « col blanc » sont encore trop peu poursuivies, par manque de moyens autant que de volonté politique, créant une justice à deux vitesses en rupture avec la promesse républicaine d’égalité devant la loi. Malgré les contre-exemples récents des condamnations de Nicolas Sarkozy  à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes et celle de Marine Le Pen à quatre ans de prison dont deux ferme et cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate pour détournement de fonds publics (+ de 4,5 millions d’euros) dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens employés par le Front national.

C’est donc une justice souvent injuste que nous lègue l’incurie libérale : une justice de classe, faible avec les forts, féroce contre les faibles.

Les propositions de la France Insoumise pour une justice plus humaine sont entre autres :

Grand plan de formation et de créations de postes : dans l’ensemble des métiers de la justice et du droit, dont l’administration pénitentiaire, les conseiller·es pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP)…

Développement des peines alternatives : Promotion des peines alternatives à l’incarcération, comme la détention à domicile, le travail d’intérêt général et le placement à l’extérieur, afin de réduire le nombre de détenus et prévenir la récidive.

Réforme de la politique pénale : Révision de la politique pénale pour limiter le recours systématique à la détention provisoire et aux comparutions immédiates, qui contribuent à l’engorgement des prisons.

Pour aller plus loin :

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